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Les noyautes molles
12 novembre 2007

Il y a des jours comme ça...

Juste un petit mot pour vous dire qu'il y a des jours où l'on se sent pousser des ailes et quelque chose en nous dit "NON". Et puis on le dit aussi.

Vendredi dernier était un de ceux-là. Bizarrement, j'en ai eu marre d'être la gentille poire "trop bonne trop conne" et je n'ai eu pas moins de 3 occasions dans la même journée pour affirmer ma personnalité, et montrer que moi aussi je pouvais dire non.

Quand même trois fois en 24 heures, cela méritait d'être noté:

1) Il était 9h du matin. J'étais dans le bus, avec ma plus grosse valise, et remplie comme il se doit. Bref, elle pesait bien 15 kilos.
Pour être gentille, en prévision de tous les petits vieux qui allaient bientôt monter dans ce bus quasi vide, je me déplace pour ne pas m'asseoir sur les places résérvées aux petits vieux. Ca m'évitera d'avoir à le faire plus tard.
Donc je m'installe avec ma grosse valise dans le fond du bus. Et je m'accroche des 2 mains à ma valise pour l'empêcher de glisser à chaque coup de frein. Difficile et crevant. Tout ça pour les petits vieux, notez.

Et là, une PETITE VIEILLE commence à m'engueuler comme quoi je suis dans le passage etc.

Qu'auriez-vous fait?
Moi poliement, je lui dis pardon et que quand même y'a pas de quoi en faire un drame puisqu'elle a quand même réussi à passer.

Mais voilà qu'elle s'asseoit juste derrère moi et qu'elle continue à maugréer, râler et dire que vraiment je suis d'une honteuse impolitesse et que de toute façon les jeunes etc. etc. DANS MON DOS!

Et bien là, je me suis retournée d'un coup, et je lui ai mis une bonne raclée verbale, que même tout le bus en a profité. Avec mes arguments massues je lui ai littéralement rabatu le caquet.

Mais elle s'accrochait la mamie!! Et voilà qu'elle me répond à son tour, en haussant la voix!

Qu'auriez vous fait?
Moi en temps normal j'aurais laissé tomber et me serais consolée avec un "elle est trop conne pour que je perde mon temps à argumenter".
Et bien là, pas du tout.

J'ai découvert que c'est celui qui gueule le plus fort qui gagne.
Et donc j'ai braillé dans tout le bus, comme quoi on n'avait pas idée de s'énerver à ce point à 9h du matin (ahah trop rigolo vu que c'est moi qui hurlait), que je faisait mon maximum pour les petits vieux, que si elle ne savait pas lire, c'était pas mon problème et que si elle avait un truc à me dire, elle me le disait en face etc.

Une bonne engueulade de ménagères dans le bus, alors que j'avais juré que l'on ne m'y prendrait jamais et que jamais je ne m'afficherais ainsi dans un lieu public pour des clopinettes.

Au final, j'ai eu le dernier mot et elle s'est même excusée avec un "pardon, je comprends, vous savez moi aussi des fois j'ai une valise, je sais ce que c'est, elles sont si lourdes!"

Et tout ça parce que je ne me suis pas laissée insulter sans réagir et que je lui ai montré que fallait pas trop me chercher sinon je lui foutais ma valise sur les pieds.

VICTOIRE!!

Continuons:

2) Plus tard dans le train. A peine installée à ma super place choisie sur internet (fenêtre, sens de la marche, compartiment du bas) (attendez, tant qu'à pouvoir choisir, pour 79 € le billet, je me prends une super place) voilà-t-y pas qu'une nana vient me demander d'échanger pour être à côté de sa copine.

Alors ça c'est vraiment le truc qui m'énèrve. Pas par principe, au contraire, ça me fait plaisir de faire plaisir, mais parce que j'ai bien remarqué que cela tombait toujours sur moi. Je dois avoir écrit sur le front "Brave fille sympatoche qui va me laisser sa place". Et en effet, je laisse toujours ma place pour que 2 personnes soient réunies.

Mais là, je sais pas pourquoi, ça me saoulait. J'avais tellement choisi la place parfaite pour 3h de trajet quand même, que j'avais pas vraiment envie d'être sympatoche.

Comme je suis une molle du noyau, au lieu de lui dire NON, je lui dis "ah, oui bon euh..." et puis: "c'est ennuyeux..." et puis je finis par inventer un truc débile "écoutez je suis profondément désolée mais je veux bien changer uniquement si je reste près de la fenêtre. Je ne peux pas faire autrement, ce serait trop long à vous expliquer"
Bref du n'importe quoi. Un truc de molle qui n'ose pas.

Mais convaincue que j'ai une grave maladie qui fait que je ne peux être QUE près de la fenêtre, elle pars en disant, ok je vais voir ce que je peux faire.

Puis je me dis, "mais merde Poulette, si t'as pas envie, t'as pas envie" ALLEZ COURAGE EXPRIME-TOI!

Quand elle revient, toute contente parce qu'elle m'a dégoté une place fenêtre je lui dis:

"Ecoutez, j'ai bien réfléchi, c'est non, demandez à quelqu'un d'autre"

AHAHA, les yeux qu'elle a fait!! Elle en revenait pas. Elle avait flairé la noyaute, et se retrouve face à une déterminée.

Finalement, devant son air désolé, j'ai fini par céder, mais UNIQUEMENT parce qu'elle a dit "en plus je suis super embêtée, j'ai mon chien avec moi"
ALORS LA NON!! Je veux bien m'affirmer mais pas passer 3h à côté d'un clébard qui pue.

3) Toujours dans ce même train mais 3heures après.
Ma nouvelle place n'est pas mal, mais je me les gêle près de la clim', et ça sent la vieille transpi. En plus il y a un chien à cet étage aussi (mais c'est dingue ça! Qu'est-ce qu'ils ont tous avec leurs bestioles??)

Bon.

Y'a l'inévitable mec qui sort son sandwich au pâté à 17h, le bébé qui braille pour X raisons mais de façon cyclique, un cri strident pile dans les rares moments de silence, pas moyen de lire ou dormir. Y'a bien sûr les accros du portables qui parlent super fort et qui bizarrement non que des conneries à raconter.

Tout ça pour dire que ce n'était pas de tout repos, et que j'en avais un peu ma claque de la colonie ambulante.

Après Valence, la place à côté de moi s'est libérée.

A un moment, y'a un Jean-Paul qui s'asseoit à côté de moi sur la place vide, visiblement pour téléphoner.
Visiblement pour se mettre à l'écart et parler plus librement. Visiblement pour pas gêner ses voisins.

Etais-je invisible ou quoi?

Je me suis dit, non impossible il n'osera pas se mettre à parler à côté de moi.

Et bien si! Jean-Paul se met à hurler (alors que j'avais un livre à la main, donc on pouvait pas se tromper sur mon activité du moment).

Et bien les amis, je me suis penchée face à lui (vous voyez le mouvement? Tout à coup il s'est trouvé avec une tête devant lui un peu en dessous) et je lui ai dit:

"Vous me gênez"
Comme ça.
Ca a l'air de rien, mais c'est pas évident. En général on s'excuse, on se confond, on est limite en train de reconnaître que l'emmerdeuse c'est nous.

Le Jean-Paul a dégerpi aussi sec.

VICTOIRE A NOUVEAU!

Voilà. Tout ça pour vous dire qu'autant pour certains c'est super simple d'être pas sympa, autant pour d'autres, comme moi, c'est toute une aventure, adrénaline à la clé.
Mais de temps en temps, ça soulage drôlement.

Poulette

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Commentaires
S
Alors la !!<br /> J'avoue je suis impressionnée !!<br /> Etant moi meme une sacrée noyaute molle a mes heures il y'a quand meme des moments ou je m'enerve mais c'est jamais aussi classe et bien argumenté !! (en general moi c'est plutot quand j'ai passé une mauvaise journee et sur quelqu'un qui n'a absolument rien fait.... en plus d'etre une noyaute molle je suis une noyaute sadique !!)
M
Ro, j'aimerais bien faire ma déterminée, parfois! Genre quand un couple se met à fumer à côté de nous dans un (petit) resto et que je ferme ma gueule en mangeant la fumée...
C
WWaaaww, je suis impressionée!<br /> En même temps j'ai toujours su que tu cachais (bien certes) un fond de mégère dilué dans le noyau mou.
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